J'ai participé récemment à quelque chose dont je ne suis pas peu fière. Quand je le raconte autour de moi, j'ai l'impression que l'écho me renvoie un "mouais..." perplexe. Alors je vais le partager ici, dans l'espoir que mon expérience suscite chez vous quelque émoi, oserais-je dire engouement.
La Maison Rouge expose en ce moment une oeuvre de Christian Boltanski, artiste dont le travail traite souvent de la mémoire, qui sert de prélude à un projet artistique et ethnologique (?) dénommé "Les Archives du Coeur" (explications ici). En bref il s'agit de recueillir le bruit des battements de coeur de personnes à travers le monde, données qui seront ensuite stockées sur une île, entièrement dévolue à ce projet et futur lieu de pélerinage, au large du Japon.
J'ai eu l'émotion d'apporter ma modeste contribution à ce projet, tout simplement en enregistrant les battements de mon coeur, désordonnés en cet instant un peu solennel... Un peu d'attente récompensée par la sensation d'avoir participé à une oeuvre belle, et immatérielle.
Oui oui, je suis une amoureuse de moments poétiques comme celui-ci...

Il semblerait que le temps des bras et des jambes nus soit révolu, alors j'ai envie (encore une fois) de privilégier des couleurs vives pour pallier la timidité du soleil.

Blouson sport en jersey polyester vintage
Robe, Printemps vintage
Collants opaques, Le Bourget
Escarpins vernis à bouts ronds, Lanvin
Collier de diamants, Photoshop !

Un look masculin féminin comme je les aime, en n'hésitant pas à mélanger des couleurs qui tranchent : bleu ciel, camel, blanc, noir.
Peut-être vous questionnez-vous sur la présence mystérieuse de ces oiseaux sur mes photos : il s'agit d'un stratagème, esthétique et poétique. J'ai réalisé cette série (d'autres photos à venir) moi-même, en prenant les photos dans un miroir. Quelques retouches sur Photoshop plus tard, et un bel oiseau assorti pour dissimuler l'appareil noir...

Chemisier bleu à fines rayures, col et poignets volantés, vintage
Foulard masculin à petits motifs écru et camel, Guerrisol
Gilet de serveur blanc, vintage
Pantalon en laine, Gap hiver 2007, acheté 2 tailles au dessus pour le porter "loose"
Bottines masculines, Guerrisol

Bonjour,

Ce matin je ne trouve pas mes mots, alors plutôt qu'écrire des bêtises je préfère me taire, et vous poster cette 2e image de ma série de looks.

Pull manches courtes encolure à découpes, Martine Sitbon
Chemisier plissé vintage années 60, Guerrisol
Fuseau Arena vintage
Sac Yazbukey
Sandales Karen Marek

J'ai attendu, attendu, reculé ce moment, mais si j'ai créé ce blog,c'est tout de même pour y montrer, dévoiler des choses, non ?
Alors, amis lecteurs, bonjour.
Une photo d'un look, réalisée par mes soins.
Vivant comme une étudiante fauchée depuis quelques années, alors que j'en ai largement passé l'âge, je ne fais les boutiques que pour regarder, toucher, admirer le travail réalisé par d'autres. Comme avec un peu d'expérience professionnelle et beaucoup d'exigence, j'ai acquis "un oeil", j'ai beaucoup de mal à me limiter aux petites choses pas chères distribuées par toutes les chaînes de magasins pour le plus grand bonheur des fans de mode. Alors je regarde des pièces très belles, et très très chères. Même pas frustrant car je sais qu'elles ne seront JAMAIS à ma portée, même si un jour je trouve un job bien payé. Mais cela entretien mon amour du "beau", et stimule mon inspiration.
Alors mon truc, c'est les frippes, le vintage, les puces,etc., que je mixe avec quelques basiques conservés de mes années financièrement fastes, ou un "craquage" pour un pantalon bien coupé chez GAP ou ZARA (le plus difficile à trouver en vintage, les pantalons). Un chemisier à 1 euro, un top à 3, une jupe ou un pantalon à 5. Le bonheur de rentrer chez soi avec un sac plein de vêtements, en ayant dépensé entre 15 et 20 euros ! Et la perspective de réaliser de nombreuses combinaisons entre toutes ces pièces.
Mais cela nécessite de l'entraînement, et surtout de la chance : être au bon endroit au bon moment. Mais je me fais avoir encore souvent, craquant sur une pièce qu'ensuite je ne porterai pas. Retour à la case départ, soit je la conserve si la matière est belle, pour la transformer UN JOUR (rarement, en fait), soit je la donne dans les boîtes de collecte de vêtements.

Top à fines bretelles avec décolleté de dentelle, Damart.
Jupe blanche à motifs Lurex, Guerrisol
Escarpins blancs, Killiwatch
Ceinture cuir à oeillets, portée comme collier, Kiliwatch.

J'ai eu hier l'agréable opportunité d'être invitée au salon Maison&Objet, qui se tient (et se termine) au Parc des Expositions de Villepinte. La grand'messe française du design et de l'ameublement. Curiosité de ma part pour la création en général, et recherche d'inspirations nouvelles autres que dans les vêtements. maison-objet.com

D'ailleurs, à ce sujet (vous noterez bientôt, s'il vous arrive de me lire régulièrement, que je fais très souvent des digressions : j'ai une écriture "poupées russes", en quelque sorte), j'ai décidé de modifier un terme concernant mon blog : je ne parlerai pas de mode, parce que : qui je suis pour dire si tel ou tel truc est à la mode, hein ?, mais plutôt de vêtement. Plus personnel. Tout le monde se vêtit (??? SOS conjugaison, l'année dernière j'avais demandé un BECHERELLE à Noël mais personne n'a souhaité combler ce manque !), tout le monde n'est pas, et surtout ne veut pas être à la mode (même si je n'ai pas non plus l'ambition de toucher tout le monde, restons humble). Quand j'en parlerai... désolée ce ne sera pas encore pour aujourd'hui, car j'ai d'autres éléments plus importants à partager avec vous.

Donc à Maison&Objet, mon OBJET TROUVE du jour, de la semaine, voire du mois : je suis restée bouche bée devant le travail présenté par Laurence Brabant. Tout y est : l'élégance, l'intelligence, le raffinement délicat, la beauté dans le design des objets exposés. Il s'agit d'objets du quotidien, en verre. Beaux, surprenants, et utilitaires. Manifestement je ne suis pas la seule à reconnaître la qualité de son travail, car il semble qu'elle ait déjà collaboré avec des sommités : Starck, Baccarat...

Ci-dessous une photo de son site web, à découvrir ab-so-lu-ment. Dès que je suis un peu riche, promis je lui achète quelque chose. C'est juste... trop beau. laurence.brabant.free.fr

La deuxième chose que je voulais évoquer est une bonne nouvelle. 3 tendanceurs sur le salon avaient synthétisé et mis en scène les courants majeurs en émergence dans notre société. Le plus pertinent pour moi a été Vincent Grégoire, du bureau de style Nelly Rodi. Son concept est baptisé les "Métro-puritains", un peu obscur dit comme cela. Mais j'en ai retenu 2 éléments qui m'ont touchée :
"LESS IS MORE" ou l'élégance du dépouillement (ah ah, les "Bling-bling" n'ont qu'à bien se tenir, et en passe d'être totalement ringardisés ! Joie !

et le retour du LOCAL : produits près de chez soi, en petites séries, valorisant le travail artisanal (de qualité !). Youpi ! L'avenir appartient donc à ceux qui, comme moi, rêvent un jour de monter leur boîte, à une petite échelle, et ne pas appartenir à une "world company" (même si c'est là qu'on y fait souvent ses armes).

Des 3 concepts c'était celui qui mettait le plus l'accent sur l'adaptation.

Des kilomètres de moquette arpentés aujourd'hui, au sein des salons de mode de la Porte de Versailles, les WHO'S NEXT et Prêt-à-Porter Paris. Pas de regrets, l'atmosphère extérieure était proche d'une journée de novembre.

Le WHO'S Next est soutenu par la bonne santé affichée des marques dites "réactives", ainsi judicieusement nommées dans un article par le journal Fashion Daily News : Manoush etc. Un certain esprit de mode à la française semble encore bien vivant, merci ! Business mode avant toute chose, pour le plaisir d'un grand nombre d'acheteuses. Des produits "au goût du jour", qui sauront être l'alibi "fantaisie" du vestiaire des working girls.

Mais je suis sortie de là avec un sentiment mêlé, indéfinissable au premier abord.

Je m'en suis allée explorer du côté de ce frère plus âgé qu'est le salon "Prêt-à-Porter Paris", de l'autre côté de ce Parc des Expositions éternellement en travaux. Impression immédiate plus poussiéreuse, ces lieux immenses, bien que cloisonnés, laissent de grands espaces vides qui ne servent pas la manifestation, dont on ressent la mélancolie.

Pourtant, là, au creux de cette multitude de stands, palpite un gemme combien précieux : la DIVERSITE !

Et soudain j'ai compris ce qui m'avait laissé froide dans les allées du WHO'S NEXT : une uniformisation des styles : mêmes gammes de couleurs (tous le même cahier de tendances ?), mêmes formes, mêmes imprimés ou types d'ornements. Parfois jusqu'à 3 stands, 3 marques, sont le fait d'une seule et même société. Message un peu brouillé, finalement : soyez "FASHION" ! Peu de place pour un vestiaire qui soit le réel reflet d'une personnalité.
Malgré le faible alibi de l'espace "Fresh", où sont tant bien que mal compilés (empilés ? parfois n'aperçoit-on que quelques cm2 de la personne présente sur le stand !) quelques dizaines de "jeunes créateurs".

Oui, quant à lui le salon du "Prêt-à-Porter" est la vitrine de certaines marques peu innovantes, oui, parfois j'ai dû étouffer un cri d'horreur devant le goût douteux ou incongru des "Créations" présentées.
Mais finalement, ce salon reflète la vivacité de la mode dans son ensemble, la créativité sans complexe appliquée à tous les styles. Non, la mode ne se porte pas seulement entre 25 et 35 ans, et peut toucher tous types de consommatrices.

L'idéal est de conserver un équilibre, et rafraîchir l'offre de nouvelles marques, de nouveaux styles. Non UNIFORMES.
Un effort balbutiant pour présenter la mode dite éthique, qui commence (à peine) à se libérer de l'image "tissus rêches - pans flottants" qui lui était associée. Dixit la responsable d'une boutique "spécialisée" dans le quartier du Canal Saint Martin (dupleks.fr). En espérant que bientôt la croissance de ce secteur ne permette plus qu'une boutique suffise à présenter l'offre de produits éthiques, lesquels devront à nouveau être segmentés et réintégrés dans les circuits traditionnels de diffusion.

Il y a de la place pour tous les goûts, tous les styles. Cette diversité, mélange de ringardise (osons !) et de fraîcheur, de rétro, de néo-futurisme rencontrés au détour d'un stand (vivent les Danois !) est vitale. Là, aussi, pluralité. En ce sens ce salon "Prêt-à-Porter Paris" a sa raison d'être.
Il serait dommage que certains persistent à ne pas en avoir conscience.

Salon WHO'S NEXT, du 4 au 7 septembre : whosnext.com

Salon Prêt-à-Porter Paris, du 5 au 8 septembre : pretparis.com

Quelques "objets trouvés" :
Laurence Chauvin-Buthaud : myspace.com/laurencechauvinbuthaud
Valentine Gauthier : valentinegauthier.com
Lucas du Tertre : lucasdutertre.com
Paspourtous : paspourtous.com
Master Peace (chemises d'hommes avec de jolies finitions): gallery.mac.com/retenaga#100008
Plesner : plesner.ayamee.com (site web "aïe" mais de belles pièces de maille aux jacquards rétros dans des coloris vifs comme j'aime pour la collection été 2009)
Heimstone : heimstone.com

Impasse de la Défense : impassedeladefense.fr

Petite je rêvais de créer des vêtements. J'officiais sur mon unique Barbie, avec les chutes de tissus d'une voisine couturière, d'abord utilisant de la laine à tricoter comme fil à coudre, et une très grosse aiguille : plus facile pour des petites mains ! Au grand dam de ma grand-mère, virtuose de la couture et perfectionniste. Plus habile avec les grandes aiguilles à tricoter, je décidais d'affubler toutes les peluches, poupées de ma fratrie de multiples écharpes colorées, de mini-couvertures, bref tout ce qui était prétexte à tricoter et de format rectangulaire.

Mais faire de mon passe-temps un métier ne pouvait être envisagé dans mon univers familial, de plus sérieuses études m'attendaient.
Malgré tout je parvins à exercer une fonction pour moi ennuyeuse dans un univers fascinant, la presse magazine. Ce qui me permit de côtoyer de près la mode, m'exerçant l'oeil et enrichissant ma culture.
Quelques 7 années plus tard, de plus en plus titillée par une envie d'expression personnelle, je lâchais mon job bien payé, en vue et envié, pour reprendre mes études et me lancer dans le stylisme.

Je retournais sur les bancs de l'école, aux côtés d'élèves du monde entier, pour la plupart âgés d'une dizaine d'années de moins que moi. Je goûtais au plaisir immense de me consacrer à temps plein à ce que j'adore, l'esthétique sous toutes ses formes comme sources d'inspirations, à donner corps à mes propres envies de mode.
Expérience trop brève, cependant... A peine 2 ans et il faut se lancer dans le milieu.

A nouveau quelques années plus tard, j'aime ce que je fais, et je rame (un peu beaucoup) pour vivre de ce nouveau métier.
On me prête du style, un certain talent, des goûts  et une esthétique personnels.
De nature assez réservée, je parviens plus difficilement à trouver ma place dans ce monde de la mode, tourné vers la "hype", les personnalités caricaturales et les mondanités. Je manque beaucoup de confiance en moi, ce qui me porte préjudice pour valoriser mon travail et trouver des "débouchés".

Après de longues hésitations je décide de créer ce blog, pour donner vie à mon univers, et partager les objets de ma sensibilité.

J'espère que certains de mes choix éveilleront votre intérêt, et feront écho à votre propre sensibilité.

Bienvenue dans mon monde à moi.